Jacques Keklikian et sa femme Elise, réfugiés arméniens, ouvrent, en 1933, un petit magasin- atelier, 39 rue Allard à Saint-Tropez. Habile de ses mains, Jacques commence à fabriquer des sandales à lanières de cuir. Il dessine sur du carton les pieds de ses amis et clients et, le soir, il découpe dans le cuir la semelle, point de départ pour fabriquer la sandale tropézienne déjà appréciée localement.
Elise, apporte à la créativité de son mari, son savoir-faire de couturière en sachant se servir d’une machine à coudre. Jacques, d’une grande gentillesse, se fait vite des amis qui viennent dans son atelier. Il a alors 24 ans et toute l’énergie de son jeune âge. Il fait épuré, il fait chic, il fait robuste…, déjà Jacques habille le pied et, très vite, il chaussera les artistes, peintres, auteurs, cinéastes français et étrangers qui, chaque été, se retrouvent à Saint-Tropez, Brigitte Bardot, Madeleine Renaud, Françoise Giroud, Joan Collins, Cocteau, Picasso, Colette, Paul Géraldy, Oliver Hardy…
La famille s’agrandira d’une fille, Liliane, et de deux garçons, Georges et Bernard, qui dès qu’ils seront en âge, viendront apporter leur connaissance et leur modernité. Ce sont toujours eux qui, aujourd’hui avec leurs enfants, sont à la tête de la maison K.Jacques. Comme on donne un prénom et un nom à son enfant, Jacques a donné le sien à sa création en le simplifiant afin de pouvoir être retenu par ses clients : ainsi naît, K.JACQUES.
Élise et Liliane accueillent les clients et dotent chaque modèle d’un nom qui trouve sa place et son histoire dans le catalogue K.Jacques : Homère, Picon, Epicure, Gandhi, Bikini… Georges accompagne et développe sa créativité au côté de son père et Bernard, s’occupe de la gestion et du développement de l’entreprise. Avec K.Jacques, plus qu’une signature, c’est à un univers de luxe et de mode, d’élégance, d’innovation et de bien-être, que les Keklikian ont donné vie. 39, rue Allard ; 28, rue Seillon ; Villa « Lou Niou » (le nid en provençal), et depuis 2009, Route des Plages où ont été déménagés l’atelier et le bureau : une nouvelle adresse n’efface pas la précédente, mais vient conforter la présence et le savoir-faire de K.Jacques à Saint-Tropez.
Jacques disparu en 1989, puis Elise en 1997, laissent à ce pays qui les a accueillis, à ce village devenu mythique, un patrimoine culturel et artisanal. Les enfants, petits-enfants et cousins, rejoints par de nouveaux talents, consolident et font rayonner dans le monde les mêmes valeurs : qualité, pérennité, raffinement, audace, éthique et créativité.